Le mien de manteau

Oui, alors, comme vous l'avez sans doute compris, moi aussi, je fais un manteau, comme Maliro.

Le mien, de manteau, je l'avais remarqué sur le Burda d'octobre 2020, le Burda anniversaire de la création du magazine. J'avais aimé sa forme cintrée, ses parements de manche en fourrure et son col également en fourrure. Et aussi le fait qu'il se ferme jusque sous le cou, ce qui évite d'avoir en plus une écharpe. Ce n'est pas que je n'aime pas les écharpes, ça peut apporter un plus au niveau style, et couleur. Mais bon, je l'ai vu encore aujourd'hui, le matin on en a besoin et à midi, on se la traîne sur le bras parce qu'au soleil il fait trop chaud. Avec le risque de la perdre en chemin, ou de l'oublier sur un dossier de chaise.
Une petite photo pour se fixer les idées :

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Et lorsque j'ai vu qu'une blogueuse dont je suis les publications était en train de le faire, ça m'a donné sérieusement envie de m'y essayer moi aussi. Surtout que j'avais repéré un tissu à carreaux chez Toto, et que pour moi, c'était vraiment ce tissu là, ces carreaux là qu'il fallait.

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Alors attention, hein, niveau tissus, je ne suis pas à la hauteur de Maliro, loin de là !! Moi, c'est chez Toto que je l'ai trouvé, celui-là. Il était étiqueté Laine Polyester, mais j'ai bien peur qu'il ait plus de Polyester que de laine. Bon, attention, il est agréable et au toucher, et à la vue. Ce n'est pas de la polaire, non, quand même pas. Mais ce n'est pas non plus du 100% laine....
Enfin, bon, il ne coûtait pas très cher, 13 euros le mètre, et il me plaisait beaucoup. Du coup j'en ai pris 3 mètres. Bon, Burda prévoyait 3m et quelques. Mais j'ai laissé de côté les "et quelques", et j'ai eu raison, car là, maintenant j'ai coupé toutes mes pièces, essayé de raccorder mes carreaux, et du tissu, il m'en reste.

Donc voilà, j'ai mon patron et mon tissu, plus l'article très complet et très détaillé de Charlie du blog Charlie Pppeline.
Il n'y a plus qu'à....

Le mien de manteau, chapitre 2.

Alors donc, je me penche sur le schéma et les explications. Et je m'aperçois avec grand déplaisir (oui déplaisir, pas plaisir, ce qui veut dire que ça ne m'a pas plu, non pas du tout) qu'il y avait 21 pièces à relever, recopier et découper. Bon d'accord, c'est un manteau, mais quand même, 21 pièces, surtout sur du Burda, ce n'est pas rien....
Alors là, j'ai pris une grande décision. Ces 21 pièces là, hors de question que je les recopie toutes d'un coup. Trop fastidieux, trop pénible. Je ferai les choses petit à petit. En commençant par le commencement : les pièces devant, haut devant pour être précis. Qui n'ont pas l'air d'être si anodines que cela, car il y a une découpe en angle, et Charlie parle de beaucoup d'embu à résorber.
Une petite photo pour que ça vous parle un peu :

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Donc, je relève mon patron, je découpe mon tissu, en faisant de mon mieux pour raccorder les carreaux, et en horizontal, et en vertical (et là, franchement, quel casse-tête...).  il faut penser à tout. Une bonne vision dans l'espace n'est d'ailleurs pas inutile. Moi, cette vision dans l'espace, je ne la possède pas, hélas, je dois donc redoubler de vigilance, et ça ne marchera pas à tous les coups, malheureusement.
Et j'assemble, et là, surprise, pas de problème d'embu. Je me dis que, si ça se trouve, je suis plus géniale que je ne crois habituellement. Jusqu'au moment où je me rends compte que je n'ai pas entoilé. Alors qu'il aurait fallu. Qu'à cela ne tienne, j'entoilerai à postériori. Ce qui, après tout, n'est pas si compliqué.
Après les devants, je fais le dos. Même cinéma : relever le patron, découper le tissu, assembler. D'accord, il faut, chaque fois, ressortir la planche D, le papier de soie, le stylo et le papier carbone. Mais bon, malgré tout, je préfère.
Ensuite les poches. Eux, préconisent une bordure de poche en fourrure. Mais moi, je n'ai pas de fourrure, et je n'ai pas envie d'en acheter. J'utiliserai un velours noir que j'entoilerai car il est passablement mou.
La poche se révélera pas si difficile à faire qu'il y paraît à prime abord. Juste, il faut suivre à la lettre les instructions. Moi, j'avais compris autre chose, et j'allais, présomptueuse que j'étais, partir sur une autre façon de faire. Heureusement que je me suis ravisée à temps. Et en suivant aveuglément les explications, on y arrive sans trop de soucis.

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Encore un récit super intéressant à lire. Merci les cousettes

Alors, Mu, si elle me lit, va dire que j'ai de la chance, je n'ai pas à faire de modifications au patron Burda.
Eh bien, oui, mais bon...
En fait, j'ai cru que je devrai enlever quelques cms au buste. Parce que la stature Burda est de 1m68. Parce que je fais 1m60. Et que Charlie, pour ses 1m57 a retiré 4,5 cm.
Alors, j'ai enlevé 4cm. Bien mal m'en a pris.
1er essayage, catastrophe, la taille est beaucoup trop haute. Pas beaucoup, mais sensiblement trop haute quand même. Et ça ne fait pas beau. Mais maintenant, ça y est, c'est coupé. Comment faire ?
Il y aurait bien une solution : rajouter l'équivalent de ce que j'ai enlevé, et ceci dans le velours noir du col et des poches. Ce qui ferait un effet de ceinture.
Ce que j'ai fait. Et finalement, ça ne rend pas trop mal.

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Ah oui, j'ai oublié de vous raconter aussi que je suis tombée en panne d'entoilage. J'ai un super entoilage, qui m'avait été recommandé par Vonny. Je l'utilise pour tout, les vêtements d'été, d'hiver, les robes, les vestes, bref, tout sans exception. Et là, j'arrive au bout de mon entoilage noir. Je me dis, pas grave, j'en ai du blanc, de toute façon, on ne voit pas la couleur, noir ou blanc, c'est pareil...
Ben oui, sauf que je croyais avoir encore du blanc, mais que je n'en avais plus. Utiliser un autre entoilage, d'une autre qualité ? J'ai essayé, mais j'ai dû défaire, car trop raide, le rendu était tout sauf naturel.
Donc, va que je recommande du tissu chez Creadetex, va que j'attends la livraison, et heureusement que c'est arrivé très vite, et que j'ai pu continuer.
En attendant, je me suis occupée de la doublure.
Quelle doublure ? Ah oui, j'ai cette microfibre au fond de mon stock, dans les mêmes couleurs, belle, mais trop glissante.
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C'est le moment idéal pour tester ce que tout le petit monde de la couture préconise : une bombe d'amidon. Je vaporise abondamment mon tissu, qui, ô miracle, ressort bien raide et bien discipliné. Enfin, pas tout à fait partout, car bien sûr, je n'ai pas dû bombarder uniformément. Mais bon, ça suffit.
Et voilà, j'en suis à la doublure.

Ah tiens, je ne vous ai pas montré le col :
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Et pour finir, je vais quand même vous montrer ma veste, telle qu'elle est aujourd'hui sur le mannequin. Elle fait illusion, on croirait presque qu'elle est finie. Mais non, pas du tout. Il n'y a ni la doublure, ni les parements des manches, ni bien sûr les ourlets et le système de boutonnage.

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quel suspens ce manteau, j'adore votre façon de raconter vos différentes étapes de construction.
Vivement la suite.
Tes carreaux se rapportent nickel

Ton manteau sera vite terminé... J'adore le sens des carreaux sur les manches. Très bel effet.

Et puis, ta ceinture noire est parfaite... Une "ceinture noire créations Planète C" est née

quel travail et quelle patience, elle est magnifique cette veste, les raccords sont nickels, chapeau à toi car ce n'est pas évident et comme Mireille j'aime vraiment bien les raccords des manches avec le corps de la veste, cela ne doit pas être évident de faire coïncider toutes ces lignes
merci de tes explications,
bonne journée et bonne continuation de ta veste

Super chouette ce futur manteau ! Bravo pour avoir rattraper cette taille trop haute, cette "ceinture" est d'un bel effet

Je me régale à te lire ! Et quel travail ! Je suis admirative, bravo. On attend l'épisode suivant avec plaisir.

Non, ce n'est pas évident, et du coup, ça ne coïncide pas toujours. Mais bon, ça passe...

Très beau, déjà rien que les couleurs tiennent chaud !

Super Ziata! Il a déjà belle tournure!
Mais dis moi il a le même empiècement en angle que le mien, et les mêmes poches à pattes!

C'est vrai, je me suis fait moi aussi cette réflexion. Donc, vintage ou pas, on retrouve la même construction pour les manteaux.
Pour coudre l'empiècement en angle, je m'y suis prise en deux fois. Je n'arrive pas à faire ce qu'ils préconisent planter l'aiguille de la machine dans l'angle, entailler jusqu'à 3mm, puis coudre l'autre côté après avoir épinglé.

Ziata, ton manteau a belle allure, j'ai hâte de le voir terminé, bonne idée cette ceinture, ça en fera un modèle unique et personnalisé.

Hier soir, j'ai bien travaillé. J'ai mis un passepoil en velours noir tout autour de la parementure, pour bien délimiter le tissu à carreaux et la doublure . Oui, parce que la doublure n'est pas unie, elle présente des arabesques orange, roses, rouges, dans des tons vifs mais fondus entre eux, ce qui risque de contrarier les carreaux hyper géométriques. Chacun à sa place, c'est mieux.
Donc j'étais contente.
Mais, oui, car il y a un mais.....
Alors là, roulement de tambour, les collègues qui aiment les rebondissements vont être contentes. Moi, moins, par contre....

J’ai hâte de lire la suite ....
Rien de grave, j’espere. De toute façon, tu sais toujours trouve la solution qui sauve.

Mais quel suspense...
Il est top ce manteau

Ziata a écrit:

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Je vais jouer ma chieuse mais comment se fait-il que tes lignes du devant soient légèrement en biais? Je dis ça mais je ne serais sans doute pas capable de faire aussi bien que toi avec des raccords... alors sache que ce n'est pas une critique et cela n'enlève rien à ta superbe réalisation

Tatatammm!
On attend impatiemment la révélation du grand Mais

du suspense !

bravo pour tes raccord, pas évident du tout, en plus avec moins de métrage qu'indiqué sur le patron !

dommage que tu n'ai pas trouvé ta fourrure puisque c'est ce qui te plaisait au départ

Oui mais avec de la fourrure Ziata n'aurais pas pu faire une ceinture.

Oui, la fourrure, c'est beau sur la photo du magazine, mais c'est vite trop chaud. Enfin, je vous dis ça, mais la véritable raison n'est pas là. La fourrure, c'est extrêmement galère à coudre, et là, je n'ai pas eu envie de rajouter des difficultés aux difficultés. Et puis, j'ai ce velours noir dont je ne sais pas quoi faire. Et visuellement, le velours, c'est tout aussi beau.

Nanou a écrit:

Je vais jouer ma chieuse  mais comment se fait-il que tes lignes du devant soient légèrement en biais? Je dis ça mais je ne serais sans doute pas capable de faire aussi bien que toi avec des raccords... alors sache que ce n'est pas une critique et cela n'enlève rien à ta superbe réalisation        

Alors là, Nanou, ma chère, tu me poses problème. Tu as raison : les lignes du devant (jupe) ne sont pas horizontales, mais légèrement en biais. Ce que je trouve plus joli d'ailleurs. Mais comment se fait il ? Etant donné que le bord milieu devant est droit fil... Du coup, je me lève pour bien vérifier sur le mannequin que mon bord devant est bel et bien droit fil, donc que les lignes des carreaux lui sont perpendiculaires et donc horizontales.
Alors, qu'est ce qu'il se passe ? Mais oui, niouquette de niouquette que je suis... Mais si mon bord devant est DF, ma pièce n'est pas rectangulaire, elle est coupée en biais, donc les lignes redescendent légèrement sur les côtés, tout au moins visuellement. Si avec ls doigts, je remonte le côté de la jupe de manière à retrouver la forme de la pièce telle qu'elle était lorsqu'elle était à plat sur la table, mes lignes sont bien perpendiculaires, donc horizontales. Ce n'est qu'en lâchant le coin de la jupe et en la laissant reprendre sa place naturelle, que je vois mes lignes redevenir obliques.
Ouf....

Ziata a écrit:

Oui, la fourrure, c'est beau sur la photo du magazine, mais c'est vite trop chaud. Enfin, je vous dis ça, mais la véritable raison n'est pas là. La fourrure, c'est extrêmement galère à coudre, et là, je n'ai pas eu envie de rajouter des difficultés aux difficultés. Et puis, j'ai ce velours noir dont je ne sais pas quoi faire. Et visuellement, le velours, c'est tout aussi beau.

Je suis bien d'accord, et de plus c'est rare de trouver de la belle qualité de fausse fourrure. Le truc pire que tout à coudre à mon avis c'est le minky double face. Le velours fait très chic.

Bon, je ne vous ai pas encore raconté ce qui m'est arrivé hier soir. Maliro (et d'autres, certainement) pensent que j'aime entretenir le suspense, exprès pour faire durer artificiellement le plaisir.
Bon, il y a de ça, d'accord, mais pas que. Il y a aussi que ça risque d'être long et compliqué à expliquer, et peut-être un peu technique et pas très passionnant pour le lecteur de base.
D'où l'accent mis sur le côté émotionnel de la chose plutôt que sur le fond un peu rébarbatif.

Alors voilà, hier, toute contente de moi, je monte ma doublure. Laquelle se comporte en doublure plus vraie que nature : glissante, fuyante, qui s'effiloche rien qu'à l'effleurer du regard. Et pas du tout en tissu fabulonné (je traduis : amidonné). Bon d'accord, tout ne se passe pas merveilleusement bien : il y a de l'embu, beaucoup d'embu, ça plisse, ça glisse...., mais bon, j'arrive au bout. Et je retourne le tout.
Et là, horreur, vraiment. Mais qu'est ce qui se passe ? Rien ne va, tout est de travers. La doublure fait des plis, elle est beaucoup trop grande, son pourtour est beaucoup trop long pour la bordure de la parementure. Et pire, le manteau semble ne pas avoir d'aplomb. Etre de travers.
Après examen attentif, je comprends. Ma parementure devant, coupée à même pourtant, n'est pas assez longue pour rejoindre la parementure dos. Mais je les ai pourtant assemblées. Ce qui a fait remonter la parementure devant. Et la ceinture noire, qui est horizontale sur le devant, ne l'est plus sur l'intérieur. Elle remonte. Donc, le bord de mon manteau n'est plus droit fil, et ça se voit. Rien ne tombe bien.
J'y ai pensé toute la nuit. Et pourquoi, et comment en suis je arrivée là ? Et comment réparer la chose ?
Pas si compliqué. Il faut défaire, découdre la doublure (ce n'est pas une grosse perte, elle est tellement moche...) découdre la couture d'assemblage des parementures devant et dos et rajouter un peu de tissu, 3cm environ.
Et voilà, j'y ai passé la journée.
Ce soir, tout est remonté : parementures avec un petit ajout de 3cm de chaque côté, doublure (qui s'emboîte beaucoup mieux, ouf... Mais je n'ai pas eu le courage de continuer avec les parements de manche, on verra demain.

Bon, les filles, j'espère que vous aurez compris quelque chose à mes malheurs. Ce qu'il faut retenir, c'est que j'ai passé ma journée à réparer le dommage, mais que je suis contente du résultat. Mais que je n'ai toujours pas compris par quel hasard j'en suis arrivée là. Enfin le hasard, il n'y est pour rien, le pauvre, c'est moi qui n'ai pas dû faire ce qu'il fallait à un moment donné.